Le Haut Conseil de la Famille et de l’Âge (HCFA) a récemment publié un rapport intitulé « Pour une stratégie ambitieuse de prévention et de lutte contre les maltraitances envers les personnes âgées vulnérables ».
En France, la maltraitance des personnes âgées et vulnérables est un problème de plus en plus préoccupant. Selon le rapport du Haut Conseil de la Famille et de l’Age, les données chiffrées sur la maltraitance sont alarmantes.
Le rapport indique que près d’un million de personnes âgées et vulnérables sont victimes de maltraitances chaque année en France. Cela représente environ 5 % de la population âgée. “Selon les enquêtes Cadre de vie et sécurité du ministère de l’Intérieur, sur la période 2016-2018, 7 % des personnes âgées de 60 à 69 ans déclarent avoir subi des atteintes personnelles (violences physiques, vols avec ou sans violence, menaces ou injures). Cette proportion s’élève à 5 % parmi les 70 ans et plus.” Ces chiffres augmentent très rapidement : de 2017 à 2018, le nombre total de victimes a augmenté de 13%. En revanche, seuls 10% des cas ont été signalés aux autorités compétentes.
Les formes les plus communes de maltraitance incluent l’abus physique, le harcèlement psychologique, l’exploitation financière et le manque d’accès aux soins appropriés. Ces formes de maltraitance peuvent avoir des conséquences graves sur le bien-être physique et mental des personnes âgées et vulnérables, ainsi que sur leurs familles.
Pourtant “La bientraitance et la lutte contre toute forme de maltraitance sont des questions de respect des droits fondamentaux garantis par le bloc de constitutionnalité, les lois et règlements nationaux : respect des libertés fondamentales, respect de la dignité de tout être humain, absence de discrimination. ”
De plus, le rapport souligne que certains groupes sont particulièrement vulnérables aux maltraitances : les personnes âgées vivant seules, les personnes handicapées mentales ou physiques, les personnes vivant dans des établissements médico-sociaux ou recourant à des services à domicile. Ces groupes représentent environ 40% des cas signalés.
Parmi les 29 100 personnes âgées de plus de 75 ans vivant en Guadeloupe, selon le recensement de l’Insee (RP-2016), 5 260 d’entre-elles peuvent être considérées comme vulnérables soit un taux de 18%, selon l’étude conduite par le CR-OIH en 2020. Étude disponible ici : SONAR FRAGILITE PERSONNES AGEES 971.pdf.
Les causes principales identifiées par le HCFA sont principalement liées à la pauvreté, à la fragilité sociale et au manque d’accompagnement pour cette population vulnérable. Ces observations confirment que “ les axes et les autres propositions formulées dans la note d’orientations de la Commission permanente de 2019 restent d’une grande actualité, et que leur mise en œuvre, pour celles qui n’ont pas encore trouvé une concrétisation, reste un objectif prioritaire”.
À partir de ces constats, le HCAF a fait plusieurs recommandations afin de mieux faire face à cette problématique complexe.
Voici quelques exemples :
– Améliorer l’accès aux soins pour les personnes âgées et vulnérables.
– Renforcer les systèmes nationaux pour identifier rapidement et efficacement les cas suspects
– Soutenir la recherche sur la maltraitance
– Sensibiliser le public aux signes avant-coureurs des mauvais traitements
– Mettre en place des programmes pour former le personnel soignant aux bonnes pratiques
– Protéger les droits fondamentaux
– Encourager une communication proactive entre tous les acteurs impliqués ; renforcer le dialogue entre les différents secteurs professionnels
– Assurer un suivi régulier des victimes
– Renforcer le système judiciaire, et promouvoir une meilleure collaboration entre tous les acteurs concernés dans la prise en charge des victimes (professionnels médicaux, bailleurs sociaux etc.)
– Veiller à ce que les personnes âgées vulnérables puissent bénéficier d’un accompagnement et d’un soutien adaptés afin qu’elles puissent trouver refuge et protection face aux risques liés aux maltraitances.
Enfin, il est urgent que tous les acteurs concernés collaborent pour promouvoir une culture plus positive autour du vieillissement et pour créer un climat favorable afin que cette population fragile se sente suffisamment protégée face aux abus dont elle peut faire l’objet.
Pour conclure, le HCFA, dans son rapport, appelle instamment les pouvoirs publics nationaux et locaux à prendre rapidement conscience du problème croissant lié aux maltraitances concernant les personnes âgées vulnérables.
Cela passe par une mobilisation collective et la mise en place d’une stratégie ambitieuse de prévention et de lutte contre les maltraitances qui permettra d’agir proactivement par la sensibilisation, la formation, l’amélioration des mécanismes de signalement et d’enquête, le renforcement des dispositifs de soutien et d’accompagnement.
Pour découvrir le rapport complet vous pouvez contacter notre service documentation via le 0590 21 59 54 ou bien vous pouvez cliquer sur le lien suivant : https://www.hcfea.fr/IMG/pdf/_hcfea_avis_contribution_egm.pdf